collecte section Bourgogne

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Babesia microti

Babesia microti

Projet(s): 


Premier génome d’un Piroplasmidé responsable de la babésiose humaine

Les Babesia : parasites intraérythrocytaires

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Photo Laboratoire de Biologie Cellulaire et Moléculaire
Le genre Babesia constitue un large groupe de protozoaires à développement intraérythrocytaire, qui sont transmis par la morsure d’une tique et infectent une large gamme de vertébrés.
La classification taxonomique des ces parasites est basée sur : i/ la mise en évidence d’un complexe apical qui place les Babesia dans l’embranchement des Apicomplexa, ii/ l’absence de conoïde qui les positionne dans la classe des Aconoïdasida et iii/ leur forme en poire (piriforme) qui implique leur appartenance à l’ordre des Piroplasmida.
Soixante-dix-huit espèces de Babesia sont connues à nos jours et au moins dix-huit sont pathogènes chez les animaux domestiques ou sauvages (bovin, mouton, chèvre, cheval, porc, chat, chien, rongeurs...) ou l’Homme. Les principaux signes cliniques et biologiques de la babésiose se traduisent généralement par de la fièvre, une anémie hémolytique, une hémoglobinurie et dans les cas sévères, l’évolution de la maladie peut se faire vers un coma précédant la mort.

Babesia microti, parasite de rongeur responsable de babésiose humaine

A l’heure actuelle, du fait de sa répartition géographique quasiment mondiale, l’espèce la plus fréquemment mise en cause dans la babésiose humaine est Babesia microti. Néanmoins, B. divergens en Europe, est également responsable de babésiose humaine chez les sujets splénectomisés. De plus, des espèces non identifiées (différentes de B. microti et B. divergens) ont également été mises en cause sur les continents américain, européen et asiatique.
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Cycle biologique de Babesia microti (Photo provenant du site du Division of Parasitic Diseases)
Le cycle de Babesia microti fait intervenir une tique vectrice et un hôte mammifère. Lors d’un repas sanguin, une tique infectée par B. microti injecte des sporozoïtes dans son hôte rongeur (1).
Les sporozoïtes vont pénétrer dans les érythrocytes et se reproduire de manière asexuée par bourgeonnement. Pour aboutir a la formation de 2 ou 4 mérozoites qui initieront de nouveaux cycles endoérythrocytaires (2).
Dans le sang, certains parasites vont se différencier en gamètocytes mâles ou femelles (3).
L’hôte définitif est une tique de la famille des Ixodidés ; une fois ingérés par la tique appropriée (4),
les gamètes entament un cycle sporogonique qui aboutit à la formation de nouveaux sporozoïtes (5).
L’homme entre dans le cycle quand il est mordu par une tique infectée (6).
Une tique infectée par Babesia microti injecte des sporozoïtes et un cycle endoérythrocytaire est entamé. La multiplication des stades sanguins du parasite est responsable des manifestations cliniques de la babésiose (7).
De plus, la transmission homme-homme lors de transfusion sanguine est une donnée connue et bien documentée (8)

Intérêt du séquençage du génome de Babesia microti

B. microti est un Eucaryote qui se prête à un séquençage complet de par la nature haploïde de son génome et de par sa relative petite taille (5,2Mb, 3 chromosomes).
Le génome de B. microti représente le plus petit génome décrit a ce jour au sein des Apicomplexes suggérant une structure génomique originale et un protéome minimal pour ce parasite. La détermination de cette organisation génomique minimale pour des parasites au cycle de vie complexe pourrait permettre de définir, au sein des Apicomplexes, ce que doit être l’information protéique minimale pour une fonction essentielle.
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Babesia microti infectant des érythrocytes humains (Photo provenant site du CEMERA)
De plus, malgré des études récentes, le positionnement phylogénétique précis de B. microti reste incertain. B. microti serait positionné dans le groupe ancestral des Archaeopiroplasmidés à partir duquel aurait dérivé le groupe des Theiléridés, des Babésidés et des Ungulibabésidés. A ce jour, pour les Babesia sensu-stricto, seul le génome de B. bovis (Ungulibabésidés, parasite exclusif du bovin) est en cours de séquençage.
Le séquençage du génome de B. microti permettra donc d’obtenir la première ressource génomique d’un représentant pathogène pour l’Homme, de la famille des Piroplasmidés. Ce séquençage, sera d’une utilité primordiale pour caractériser des antigènes impliqués dans une fonction donnée et pouvant être à la base de la définition d’un vaccin et/ou d’une chimiothérapie contre la babésiose humaine à B. microti.