collecte section Bourgogne

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Le changement climatique favorise-t-il l'émergence de maladies ?

Le changement climatique favorise-t-il l'émergence de maladies ?

Les autorités européennes s’inquiètent de la recrudescence avérée ou suspectée de certaines maladies en Europe. Le point sera fait en mai, avec la restitution des travaux de 80 équipes.
Moustiques, rongeurs et tiques font souvent figure d’animaux nuisibles. Et pour cause : tous peuvent véhiculer des pathogènes à l’origine de graves maladies pour l’homme. Or, les changements environnementaux en cours, au premier rang desquels le réchauffement climatique, laissent craindre la recrudescence ou l’émergence de ces maladies en Europe (1). Ces craintes sont-elles justifiées ? Pendant cinq ans, 80 équipes européennes, mais aussi turques, algériennes, marocaines et sénégalaises, ont exploré cette question dans le cadre du programme de recherche européen Eden (2). Elles livreront le résultat de leurs travaux lors d’un colloque international qui se tiendra du 10 au 12 mai prochain, à Montpellier.
Parmi leurs conclusions, il en est une qui devrait particulièrement intéresser le profane, même si elle ne surprendra pas les spécialistes : le changement climatique a rarement un effet direct sur la recrudescence de telle ou telle maladie. Impossible, par exemple, de lui imputer l’augmentation d’encéphalites à tiques observée dans les Pays-Baltes et dans certains pays d’Europe centrale. En l’occurrence, les conditions socio-économiques (désindustrialisation, modifications d’usage de terres autrefois agricoles, chômage et pauvreté) ont joué un rôle prépondérant ces vingt dernières années. Des écosystèmes riches en biodiversité se sont formés en certains lieux, les tiques et leurs hôtes animaux en faisant partie intégrante. Parallèlement, la fréquentation des forêts par la population en quête de baies et champignons a beaucoup augmenté, favorisant le contact avec des tiques infectées et donc les contaminations humaines.
Cet exemple illustre la spécificité de chaque situation : « Pour une maladie donnée, les facteurs de changement varient selon la zone géographique considérée, insiste Renaud Lancelot, du Centre de recherche agronomique pour le développement et coordinateur d’Eden. Et l’on doit tenir compte de cette diversité dans la conception de modèles de prévision des risques. » Des modèles qui sont en bonne voie, à échéance de quelques années pour certaines maladies, telles que l’encéphalite à tiques.
Cécile Klingler